Malo PROIX



Je suis née à Forbach, en Lorraine, ville minière de la frontière. Mon enfance est marquée par le contraste des installations dressées dans un ciel coloré par les lueurs des hauts-fourneaux, par le charme des forêts profondes et celui de la campagne. Plus tard j’étudiai à Sarrebrück, à la Kunstschule où l’on enseignait les techniques du Bauhaus et plongeai dans l’univers de l’abstraction.

À Paris,  je fréquentais l’École des beaux-arts plus classique, mais j’étais attirée par un autre enseignement, celui de Fernand Léger. Il nous conviait, mon compagnon et moi, à d’immenses compositions de natures mortes et de nus. Homme puissant, à la voix douce, d’une grande érudition et d’une grande force de persuasion, il nous conviait à une modernité délibérée, nous donnant à admirer la pub, les signaux de la ville, les engins colorés dans la campagne. Nous entrions dans l’univers du XXe siècle, tournant le dos à la peinture intimiste. Un souffle nouveau nous poussait vers « un avenir radieux ».

Mais la nécessité de gagner ma vie interrompit ce bel élan, et je rentrai dans le monde de l’imprimerie et de la presse parisienne. Le temps d’élever deux enfants, un tour dans l’atelier de Thora et Jean-Marie Creuzeau, deux peintres voués à l’enseignement efficace de l’expression artistique, et me voici, à nouveau, dans le plaisir de peindre.

Je me dirigeai assez vite vers une évocation libre de la nature. Les éléments, l’eau, le feu, le feu des volcans, le feu du soleil deviennent l’idée fixe que je poursuis inlassablement. J’ai besoin de donner libre cours au gestuel, de provoquer des rythmes et, à travers les épaisseurs et les fluides, de faire sentir la transparence. J’aime qu’on puisse voir dans ces métamorphoses des paysages mentaux.

Malo Proix

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